jeudi 9 avril 2015

Où en étais-je ?

C’est une question récurrente. Après une pause d’une ou deux semaines dans mes recherches, je ne sais plus où j’en étais restée, malgré un journal que je tiens soigneusement à jour dans des petits cahiers numérotés de 1 à 16 (pour le moment). Ah, oui ! Je me souviens : j’ai eu des déboires avec le site des archives départementales de la Haute Saône, qui fonctionne vraiment très mal. Cela ne me donne pas envie de continuer dans cette direction.

Cette année, pour ne pas m’éparpiller, j’ai décidé de me limiter aux seize branches de ma généalogie à la 5ème génération. Je tenterai de remonter chaque branche le plus loin possible. J’ai imprimé un tableau Heredis de mes ancêtres et je vois déjà un grand nombre de cases blanches. Ce sont des personnes sur lesquelles je ne sais rien. C’est là que porteront en priorité mes efforts.

J’ai déjà bien débroussaillé les trois premières branches paternelles. J’ai quelques informations basiques sur les deux suivantes. Et si j’attaquais la sixième branche ? La famille FRANQUET. Je n’ai jamais entendu parler d’eux. Pas le moindre souvenir, pas la moindre anecdote. Qui étaient-ils ? Où vivaient-ils ? Que faisaient-ils ?

Puisque le généathème d’avril proposé par Sophie Boudarel est : « A comme Ancêtre », je vous parlerai d’une ancêtre dont je viens de découvrir l’existence.

Joséphine Léontine FRANQUET (1845-1881), mon arrière-arrière-grand-mère (sosa 21), est née le 6 juillet 1845 à Jonquery, département de la Marne. Elle était la fille de Pierre Antoine Franquet, vigneron, âgé de 25 ans, et d’Emelie Liégé, son épouse, âgée de 23 ans. Les grands-parents des deux côtés étaient eux-mêmes vignerons.  

Tiens, tiens ! Intéressant ! Ce petit village se situe dans le parc naturel régional de la montagne de Reims, région viticole renommée de nos jours. Mais à l’époque, est-ce que l’on fabriquait déjà du vin mousseux en Champagne ? Il me semble que non, mais je vais vérifier sur internet.

Paysage de vignes en Champagne
(collection personnelle)


Sur le site officiel des grandes marques et maisons de champagne je cherche les origines historiques de la mousse et du vin de champagne. Cela remonte à bien plus loin que je ne pensais. Le chanoine Godinot, écrivant en 1718, dit que « depuis plus de vingt ans le goût des Français s’est déterminé au Vin mousseux ». On peut donc penser que le vin mousse en Champagne depuis les environs de 1695. Ce n’est toutefois qu’au début du XVIIIe siècle que l’on commence à en parler. Dans le Dictionnaire Larousse du XIXe siècle, on lira que « la Champagne avait trouvé le secret de ses vins mousseux dès 1700 ». On peut admettre que les vins que l’on fait délibérément mousser apparaissent en Champagne dans les toutes dernières années du XVIIe siècle et que l’on commence à en parler en France à partir de 1700 et, plus généralement, vers 1725.

Voilà donc le champagne effervescent qui prend son essor. Son succès, il faut bien le dire, est très inégal. En raison d’une production limitée, d’un prix élevé, il n’est accessible qu’aux cours royales et princières et aux milieux fortunés de Paris et de Londres. Or, si on trouve de jeunes nobles avides de nouveauté qui lui font fête, on rencontre aussi des gourmets de tradition qui n’apprécient guère ce vin agité qui les déconcerte, au premier rang desquels se trouve Saint-Evremond, qui restera fidèle jusqu’à sa mort, en 1703, aux vins de Champagne tranquilles (bien qu’il ait largement contribué à les mettre en vogue en Angleterre).

Il y avait à l’époque en Champagne une énorme production de vins ordinaires, mal définis, sûrement assez médiocres, destinés à la consommation locale et tout juste bons à alimenter les fontaines de vin qu’il était d’usage de dresser sur les places des cités à l’occasion des visites princières ou de toute autre réjouissance publique. Mais les amateurs et gourmets avaient le choix entre plusieurs types de vin de meilleure qualité, correspondant au goût d’une époque où les vins le plus en usage dans les repas étaient le blanc, le paillet et le rouge.

Joséphine Léontine FRANQUET, vigneronne, devait préférer le prénom Léontine car sur son acte de mariage, le 28 mars 1864 à Cuisles, avec Rustique Félix CHATELIN elle est inscrite sous les prénoms inversés : Léontine Joséphine. C'est aussi sous ces prénoms qu'elle est déclarée sur son acte de décès le 13 avril 1881. Elle n'avait que 36 ans. Rustique lui-même est mort jeune, le 17 février 1880, âgé de 44 ans (un an avant sa femme). De quoi sont-ils morts ? Maladie ? Accident ? Le métier de vigneron était dur. Ils ont eu quatre enfants : une fille et trois garçons. Je suppose qu'ils ne possédaient pas de terres car Rustique CHATELIN était "domestique", peut-être chez un gros vigneron. Leur fils Louis Henri CHATELAIN (l'orthographe du nom a changé) sera aussi domestique et vigneron. Leurs deux enfants : Pierre CHATELAIN et ma grand-mère Henriette CHATELAIN quitteront la Champagne pour venir s’installer en région parisienne, dans l'espoir d'une vie meilleure.

Les vignerons de Champagne, à cette époque, n’étaient pas tous des producteurs aisés de vin de Champagne comme ceux que l’on voit aujourd’hui quand on suit la route des vins de la montagne de Reims (une de nos promenades favorites). Tant pis si je ne suis pas la riche héritière d’une grande maison de champagne, mais je suis fière quand même de mes origines champenoises…


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