jeudi 26 février 2015

Mon sosa No. 1000

J’errais un peu au hasard dans ma généalogie, hésitant à choisir une branche ou une autre comme but de mes recherches 2015, quand j’ai entendu parler d’un nouveau challenge proposé par Maïwenn Bourdic : « Et vous, qui est votre sosa No. 1000 ? ».

Je n’avais pas lu son blog (du 6 juin 2008). J’ai parcouru ma généalogie sur Heredis et, bien sûr, je n’ai pas pu trouver mon sosa No. 1000. D’ailleurs, j’en étais très loin, me suis-je dit. Pourtant, poussée par la curiosité provoquée par ce titre accrocheur, je suis allée sur le blog de Maïwenn. Et là, grâce à ses explications et un petit schéma, j’ai pu suivre le chemin indiqué. Il faut dire que les mathématiques et moi, nous ne sommes pas copines ! Mais présenté comme ça, franchement, c’est facile et amusant : une promenade parmi ses ancêtres. Tournez à droite, 4 fois, puis à gauche, puis à droite… Suivez la mère, la grand-mère, l’arrière-grand-mère, l’arrière-arrière-grand-mère…

C’est justement les branches que j’avais le plus négligées.

J’avais pu remonter jusqu’à mon arrière-arrière-grand-mère, Désirée Clélie Santin, mon sosa No. 31, née le 28 juillet 1848 à Saint-Quentin (Aisne). Elle avait épousé Joseph Philbert Anatole Pouillard, dont elle avait eu deux enfants : Eugène Théodore et Jeanne Clélie Marie, « mémère Jeanne », mon arrière-grand-mère. Désirée Santin (Madame Pouillard), on l’appelait « grand-mère Commin » parce que, après la mort de Joseph Pouillard, son mari, à l’âge de 43 ans, elle avait épousé Monsieur Commin. J’ai cherché leur acte de mariage, en vain. J’ai bien découvert un certain Clément Commin, épicier, né le 3 janvier 1858 à Vendhuile (Aisne), dix ans de moins qu’elle, qui aurait pu être son compagnon, mais sans preuves. Où se seraient-ils bien mariés ? Là s’arrêtaient mes recherches.

Je me suis tournée vers Geneanet. Plusieurs généalogistes y ont publié des arbres détaillant cette branche de ma famille. Merci Geneanet ! J’ai vite trouvé les ancêtres manquants :
- sosa 62 (génération 6) Jean-Baptiste Santin, cultivateur à St-Quentin (1826-  )
- sosa 125 (génération 7) Josèphe Clélie Caillaux (1799-  )
- sosa 250 (génération 8) Quentin Joseph Caillaux (1769-1810)
- sosa 500 (génération 9) Charles Denis Caillaux, laboureur (ca 1722-1789)
- sosa 1000 (génération 10) Claude Caillaux, laboureur (ca 1681-/1743)

Une partie de mon arbre sur Heredis 14 : mon sosa No. 1000

Et voilà ! C’est lui mon sosa No. 1000. Il ne me reste plus qu’à chercher tous les actes qui me manquent (actes de mariage en priorité !), et par la même occasion, remonter toutes les autres branches du côté maternel, qui semblent majoritairement implantées dans la région de Saint-Quentin (Aisne).
  
En suivant les conseils d’organisation de Sophie Boudarel (la gazette des ancêtres), et pour ne pas me lasser, je compte découper mes recherches de cette année en trimestres dédiés chacun à une branche différente, au gré de mes envies. J’ai pas mal de pain sur la planche…


jeudi 19 février 2015

Les actes de mariage

En faisant un petit tour d’horizon d’une famille sur laquelle je travaillais depuis quelque temps, comme j’alignais par ordre alphabétique les actes que j’avais retranscrits, ce qui aurait dû me donner logiquement, pour chaque personne : acte de naissance, acte de mariage et acte de décès, j’ai eu la surprise de voir qu’il me manquait beaucoup d’actes de mariage. Est-ce que j’avais négligé à ce point la vie de cette famille ? Car je sais bien que ce sont les actes les plus importants, ceux qui donnent le plus de renseignements fiables.

AD de Seine et Marne, Châtillon-la-Borde, 5MI5501
de 1800 à 1809, p. 155/158

En consultant ma liste de tous les actes par ordre chronologique, il m’est apparu que sur des années, des décennies parfois, c’était la même lacune : pas d’actes de mariage. Je n’y avais pas pris garde. Pourquoi donc ces trous dans ma généalogie ? Oubli ? étourderie ? Négligence ? Peut-être, mais il y a une autre raison. Les actes de naissance et de décès s’enchaînent facilement d’un lieu à un autre. Sur un acte de naissance, sont nommés les parents, leur âge, leur profession, leur domicile. Sur un acte de décès, sont indiqués (suivant les périodes) : l’âge (approximatif) du défunt ou la date et le lieu exact de sa naissance, le nom de ses parents, de son conjoint. L’un des enfants est parfois témoin, ce qui aide à compléter l’idée que nous nous faisons de sa famille, malgré les risques d’inexactitude. 

Les actes de mariage sont plus difficiles à trouver. Ils sont généralement enregistrés dans la commune de l’épouse (commune de naissance ou de résidence). Or, si la future ne vit pas dans le même village que le futur, comment savoir où il est allé la chercher ?

Dans les familles paysannes, en général, on ne se déplaçait pas bien loin, et il suffisait de regarder sur une carte les villages environnants pour trouver une piste. Il n’y avait plus qu’à consulter les tables décennales de ces différents villages pour trouver le mariage recherché dans l’un d’entre eux.

Avant l’apparition de ces précieuses tables, c’était un peu plus long : il fallait feuilleter les registres, année par année. Avec un peu de chance, on repérait à la fin de l’année un tableau récapitulatif établi  par les officiers d’état-civil ou les curés. Sinon, la seule possibilité consistait à lire tout le registre, page par page, à l’affût du patronyme recherché.

Cette méthode fastidieuse n’avait pas que des inconvénients. C’est ainsi que j’ai découvert par hasard des actes (de naissance, de décès) que je ne cherchais pas, mais qui sont venus combler à point nommé un hiatus.

Mais certaines personnes se déplaçaient à des kilomètres de leur village d’origine. Pour trouver du travail, les hommes partaient louer leurs bras dans une exploitation agricole lointaine, où ils seraient logés. Les femmes allaient se faire embaucher comme domestique chez un gros commerçant ou un riche fermier. Avant l’apparition du chemin de fer et de l’automobile, ces déplacements se faisaient (suivant les époques) à cheval, en carriole tirée par des bœufs, ou en diligence tirée par des chevaux sur des chemins défoncés, mal pavés et mal entretenus, ce qui limitait la longueur des trajets, à moins de le faire en plusieurs étapes. Néanmoins, où chercher ?

D’autres se déplaçaient à cause de leur métier. J’en reviens aux Verlot, instituteurs de père en fils. Je n’arrive pas à trouver l’acte du premier mariage de Georgina Verlot, institutrice, née en 1869, avec Charles Ulysse Beaumont, instituteur. Son père, Etienne Ferdinand Verlot, était aussi instituteur. Né à Fontains (Seine et Marne), il se marie à La Houssaye en 1865, mais Georgina naît à Mons-en-Montois, arrondissement de Provins. En 1873, il demeure à Pontcarré (j’ai feuilleté aux archives de Seine et Marne le dossier des instituteurs). Cependant, j’ai eu bien du mal à trouver l’acte de naissance de son deuxième enfant, Georges Ferdinand Verlot. Je viens juste de le trouver, à Ferrières, le 9 mai 1884. Enfin, Etienne Ferdinand est mort à la Ferté-sous-Jouarre. La famille a déménagé au moins cinq fois ! Mais où s’est donc mariée Georgina ?

Mon travail d’enquête continue. Cette année, je vais donner la priorité aux actes de mariage pour rattraper mon retard, afin de rédiger la ligne de vie (voir le blog d’élise Auprès de nos racines) de mes ancêtres, par couple (sur cinq ou six générations).


jeudi 12 février 2015

Le tri des papiers



Je ne parle pas ici du « tri sélectif » - horrible pléonasme – qu’on nous demande d’effectuer pour nos ordures ménagères. Je veux parler du tri des papiers de famille qui seront les archives de demain.

À la mort de mes parents, j’ai hérité d’une tonne de papiers de toutes sortes. Mes parents ne jetaient jamais rien. Ils amassaient, entassaient, empilaient les papiers, soigneusement, et quand il y en avait trop, on les montait au grenier. Quand j’ai dû vider leur maison, cela a été un déchirement. Je ne pouvais pas tout emporter dans mon petit appartement dèjà bien rempli (car j’ai hérité de la même fâcheuse tendance à tout garder).

Certaines personnes, au contraire, jettent facilement et sans états d’âme les papiers dès qu’ils sont périmés ou utilisés. Et puis, un jour, ils s’aperçoivent qu’ils n’ont plus un document important datant de plus de vingt ans. C’est ainsi qu’un collègue de mon père, très gêné, est venu lui demander de lui prêter ses papiers. Il devait produire un relevé de carrière à la caisse de retraite et n’avait rien gardé. Grâce aux papiers de mon père (ils avaient fait une carrière similaire), il a pu reconstituer toute sa carrière. Il était sauvé ! Mon père a eu le triomphe modeste, néanmoins il n’a pas manqué de raconter cette histoire plusieurs fois à la maison.

Alors, il faudrait tout garder ? Comment savoir maintenant ce qui est important et ce qui ne l’est pas ? Très subjectif, tout ça !



J’ai donc commencé, le cœur gros, presque quatre ans après la disparition de mon père, à trier ses papiers. J’y ai trouvé des incontournables, comme son livret militaire (que je n’avais jamais vu), ses anciennes cartes d’identité, ses cartes d’électeur, sa carte vermeille, etc. Les cartes d’identité sont précieuses. Elles ont l’avantage de comporter les nom, prénoms, profession de l’interessé(e), sa signature et surtout une photo, ce qui permet, si on possède plusieurs cartes d’identité, de voir une personne aux différents âges de sa vie ! Les anciennes cartes d’identité donnaient également le signalement physique complet (taille, cheveux, moustache, yeux, nez, forme du visage, teint, et signes particuliers). Elles montraient également les empreintes digitales des deux index.

J’ai trouvé d’autres choses intéressantes, comme le brevet de mécanicien d’avion de l’armée de l’air de mon père, obtenu en 1939 avec la note de 18/20, son certificat de présence au corps en juin 1940 (rappelé à l’activité) dans le bataillon de l’air 153 de la 4ème compagnie à Toulouse, son certificat de démobilisation en octobre 1940 avec rappel de sa dernière affectation et un étonnant Certificat de moralité et d’aptitude, décerné en 1941 par les Chantiers de la jeunesse, auxquels étaient envoyés pendant la guerre les jeunes démobilisés. Mon père a fait preuve de grandes qualités morales : idéal élevé, esprit d’initiative bon, loyauté bonne-irréprochable, et de bonnes aptitudes intellectuelles : intelligence grande, instruction générale assez développée, diplômes CEP. En revanche, ses aptitudes physiques ont été jugées médiocres : athlétisme faible, marche moyen, résistance à la fatigue assez résistant. Ces qualificatifs brossent bien, dans l’ensemble, le portrait de mon père, intelligent mais pas sportif, aimant la marche, sans forcer. Je lui ressemble. 



Puis, sur un petit carnet offert par l’Union, compagnie d’assurances sur la vie humaine, fondée en 1829, établie à Paris 9, place Vendôme (dont la couverture est illustrée d’un dessin de la colonne Vendôme et du bâtiment de l’Union) je déchiffre des notes manuscrites de mon père, envoyé en Allemagne au titre du STO en 1943 : les adresses de ses copains, éparpillés dans différentes villes du pays, et la date des lettres qu’il écrivait à ma mère (ils venaient de se marier quand il a été envoyé en Allemagne) à sa famille et à ses amis (il n’y avait pas de téléphone portable, à l’époque !! alors on écrivait beaucoup) : c’était le seul moyen de communication. En feuilletant ce petit carnet (vraiment petit), je retrouve avec émotion le nom et l’adresse de l’usine dans laquelle il travaillait : Wilhelm Sasse, Maschinen-Fabrik, Berlin-Spandau, 9-11 Seebürgerstrasse. J’y découvre également le matricule d’un grand-oncle fait prisonnier en Allemagne, ce qui me permettra peut-être de le retrouver sur Mémoire des Hommes.

Mon père a gardé aussi les timbres de l’impôt sur les vélocipèdes de 1944 à 1948. Malheureusement, le prix n’y figure pas.



Je n’ai pas fini de dépouiller tous mes papiers de famille, loin de là, mais je suis reconnaissante à mon père d’avoir gardé tous ces papiers qui me permettront de reconstituer toute son histoire, particulièrement au moment de la guerre. Il m’avait raconté bien des fois ses souvenirs, mais j’avais écouté distraitement et je n’avais rien noté. Il en sera de même avec les générations qui suivront la nôtre. Quand nous ne serons plus là, nos descendants seront intéressés par ce que nous avons vécu aujourd’hui. N’oublions pas de leur laisser des traces.



jeudi 5 février 2015

Challenge de A à Z : pitié pour les lecteurs !

Comme nombre d’entre vous, je me demande si je vais participer au prochain challenge de A à Z proposé par Sophie Boudarel (la gazette des ancêtres).

L’an dernier, à cette époque, je n’avais pas encore ouvert mon blog. Je lisais les billets de quelques amies blogueuses comme Dominique Chadal (degrés de parenté) une fois par semaine. C’était intéressant et suffisant pour moi.

Quand le challenge est arrivé, même si ma liste de lecture ne comportait que deux ou trois blogs, j’ai vite été débordée. J’avoue que je ne les ai pas tous lus, et c’est dommage, sans doute.

Cette année, c’est une toute autre histoire. Avec l’ouverture de mon blog, j’ai découvert une dizaine d’autres blogueurs que je lis plus ou moins régulièrement. Le temps n’est pas extensible. Si tous ces blogueurs décident de participer au challenge, je ne pourrai pas les lire tous au quotidien. Et je perdrai probablement des informations utiles.

Trop d’information tue l’information. Alors, pitié pour vos lecteurs !
Un challenge de A à Z, oui ! Mais pas tous les jours, s’il vous plaît !

Je sais bien qu’on peut programmer les billets, les écrire à l’avance. Quelle longueur ? Il y a des blogueurs prolixes, des bavards impénitents, et d’autres qui se limitent - trop sagement peut-être - à 100 mots. Voilà pour les auteurs. Mais comment appelle-t-on quelqu'un qui lit beaucoup et très vite ? Un lecteur compulsif ? Un glouton de textes ? Un avaleur de blogs ? Pas un gros mangeur, mais un blo(g) mangeur ! Un boulimique de l’internet ? Je ne suis pas de ceux-là. Je n’aime pas le fast food ni le fast read. Je butine un blog par-ci, un blog par-là, lentement, pour en faire mon miel. Je n’avale pas tout rond sans mâcher, ça me donne une indigestion.


Alors, pourquoi se lancer dans cette course insensée ?
J’y vois deux raisons, qui d’ailleurs se superposent :

1. Pour nous forcer à écrire tous les jours. « Nulla dies sine linea », pas un jour sans une ligne, écrivait Pline l’Ancien. (C’était un bourreau de travail, il lisait beaucoup et rédigeait systématiquement un résumé de tous les livres qu’il avait lus. Il écrivait beaucoup également[1]). Il est vrai que c’est en écrivant qu’on apprend à écrire.

2. Parce que la plume qu’on n’utilise pas se rouille (c’est une image qui renvoie à la plume sergent-major, pas à la plume d’oie). En généalogie aussi, la continuité et la régularité sont des qualités indispensables. Donc, se forcer (ou être forcé) à écrire tous les jours est une bonne méthode pour ne pas ralentir ses efforts. Au lieu d’attendre d’avoir atteint un but à moyen terme pour faire un premier bilan, le blogueur note au fur et à mesure où il en est, les difficultés rencontrées, les obstacles surmontés, pour en faire profiter tous ses lecteurs. Et par la même occasion, ce travail lui sera très utile à lui-même, pour ses recherches.

En conclusion, je vais tenter de participer au challenge et faire mienne la devise de Pline l’Ancien : « Nulla dies sine linea ». Mais arriverai-je à vous lire tous, mes amis ?










[1] Voir l’article de Wikipedia sur Pline l’Ancien.