jeudi 4 décembre 2014

Des débuts semés d'embûches (1)

Il y a 4 ans, quand j’ai commencé ma généalogie, je suis partie tête baissée sur ma branche paternelle (lignée agnatique), puisque c’était en France, jusqu’à très récemment, le père qui donnait son nom à la famille. Je ne le savais pas encore, mais ce n’était pas une bonne idée.

Au début, j’ai trouvé ça facile. Mes ancêtres étaient restés en Seine et Marne depuis plusieurs générations et ce département a mis en ligne tous les actes d’état-civil. J’ai donc pu remonter sans trop de difficultés jusqu’à mon arrière-grand-père Marie Nicolas Mouton. C’était très encourageant. Ma méthode était rudimentaire. Je notais à la main le résultat de mes recherches sur un petit cahier (oui, oui, ne riez pas !).

Puis je me suis décidée à taper tous les actes que j’avais trouvés et à les classer dans un dossier par ordre chronologique sur mon ordinateur. Par précaution, j’ai imprimé sur papier ces mêmes documents et je les ai rangés dans un dossier Exacompta.

^Baptême de Nicolas Mouton le 10 mars 1682 à Ozouer-le-Voulgis
AD de Seine-et-Marne, 5MI5380 (vue 32)

Je me suis inscrite sur Geneanet. J’ai commencé à rentrer les noms et les dates des événements (naissance, mariage et décès) des membres de ma famille. Cela m’a permis de visualiser mon arbre, encore peu fourni.

C’est à ce moment-là que j’ai pris conscience de mon absence de méthode. En matière de généalogie, il faut être précis et rigoureux. Avec un logiciel spécial, ce serait peut-être plus facile ? J’ai acheté Heredis.

Comme le nombre de personnes de mon arbre augmentait et que je commençais à avoir du mal à m’y retrouver, j’ai inventé un tableau sur Excel pour noter et imprimer, à chaque génération, le père, la mère et tous leurs enfants. Je m’obstinais avec mon arbre ascendant agnatique… Je suivais toujours les pères, négligeant les branches maternelles. Pourtant, comme dit le dicton latin : « mater semper certa est, sed pater incertus ». On connaît avec certitude la mère (sauf cas de tricherie), mais il est difficile de prouver qui est le père (à cette époque, on ne connaissait pas l’ADN).


Ascendance de mon arrière-arrière-grand-père Nicolas Marie Mouton


C’est ainsi que je me suis cassé le nez dans ma recherche en arrivant à mon arrière-arrière-grand-père Nicolas Marie Mouton. Mais je n’ai pas compris tout de suite. J’ai encore remonté la lignée sur six générations, et j’étais très fière d’avoir trouvé un ancêtre, Nicolas Mouton, né en 1682 à Ozouer-le-Voulgis (Seine et Marne).

Mais est-il vraiment mon ancêtre ?
C’est une question de nom.

En relisant plus attentivement l’acte de naissance de mon arrière-grand-père, Marie Nicolas Mouton, le 12 novembre 1870 à Verneuil l’Etang, j’ai découvert que la déclaration avait été faite, de manière inhabituelle, par son grand-père maternel, Christophe Désiré Granday. L’enfant était né chez un certain Antoine Chevallier, dont on ne sait rien, et qui n’est pas de la famille, apparemment. La mère, Hermine Victorine Léonie Granday, avait 39 ans et le père, Nicolas Marie Mouton, domestique, âgé de 49 ans était absent, son domicile inconnu.

J’ai d’abord pensé que mon arrière-arrière-grand-père était allé chercher du travail dans une autre commune ou même dans une autre région, faute de trouver un emploi sur place. Cela se faisait couramment à l’époque. Mais s’il était vraiment parti travailler ailleurs pour nourrir sa famille, sa femme aurait su son adresse ! Alors je me suis dit que le bonhomme, un gagne-petit, effrayé par ses responsabilités de père qu’il ne pouvait pas assumer, avait quitté sa femme, quand elle s’était trouvée enceinte, et s’était volatilisé. Ou bien que le couple ne s’entendait pas bien et qu’il était parti.

En effet, deux ans plus tard, le 20 juin 1872, naissait à Verneuil l’Etang un second enfant, Louis Marie, déclaré cette fois par la sage-femme (j’ai su plus tard que le grand-père Christophe Désiré Granday était décédé le 3 février de la même année), « né de Hermine Victorine Léonie Granday, sans profession, âgée de 41 ans, domiciliée dans cette commune, épouse de Marie Nicolas Mouton, domestique, âgé de 51 ans, absent de cette commune et dont le domicile est inconnu »

Cette deuxième naissance confirmait ma seconde hypothèse. A moins d’imaginer que Nicolas Marie Mouton revenait chaque année en catimini faire un enfant à sa femme pour disparaître à nouveau ensuite, il fallait bien se rendre à l’évidence : Hermine Granday devait avoir un amant ! J’en ai eu l’intime conviction lorsque, deux ans plus tard, naissait un troisième enfant, Charles-Alexandre. Le père était toujours absent. Il me restait à trouver des preuves. Qui était l'amant ? Je me suis donc lancée dans une gigantesque battue dans les recensements de la Seine et Marne… (à suivre)

3 commentaires:

  1. Ah ah ! On attend la suite avec impatience…

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  2. Un vrai vaudeville ! J'attends la suite...

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  3. J'adore ! Ce n'est pas "Plus belle la vie ! ", c'est "Plus belle la généalogie ! " . Quelle chance ! Mes ancêtres ont, semblent-ils, toujours été très sages...

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